En ce 9 novembre, nous rendons un hommage à notre grand homme à la fois personnage historique (1940) et homme politique (1958)
Rappelons à ceux qui l'ignoreraient, que le Général De GAULLE s'est éteint le 9 novembre 1970.
Le gaullisme ne consiste pas à cultiver la nostalgie du personnage historique, mais plutôt à perpétuer l'idée fondatrice de ce que nous concevons comme une référence.
Encore faut-il pour recevoir pleinement ce message, avoir fait l'effort de connaître le parcours et l'oeuvre du Général.
De GAULLE a été tour à tour pragmatique et utopiste.
Véritable recours de l'histoire de la France en 1940 et 1958, De GAULLE comme CHURCHILL a été très mal remercié de ses initiatives par le peuple.
L'ingratitude du peuple se vérifie davantage que sa pertinence dans ses choix.
Moins de 1% des français ont été identifiés comme ayant participé à la résistance contre l'envahisseur allemand, au point que De GAULLE demeure la mauvaise conscience des français, puisqu'il a dû se sentir bien seul à Londres au moment de lancer son appel devenu historique le 18 juin 1940.
Les « élites » françaises étant bien trop préoccupées à assurer leurs arrières...
C'est en partie la raison pour laquelle De GAULLE a été haï par les notables et la gauche communiste et non communiste.
Contrairement à eux, De GAULLE n'avait rien à perdre.
Lui qui contestait l'intérêt des partis politiques a été contraint par les exigences de la vie démocratique de fonder le sien, après avoir démissionné en 1946 du pouvoir acquis par le conseil national de la résistance.
Le RPF (rassemblement du peuple français) connut un immense succès au moment de sa création et lors des élections municipales, mais sombra en 1953 alors que la France commençait ses « trente glorieuses ».
Pragmatisme, quand De GAULLE sut très vite ce qu'il avait à faire en juin 1940 en embarquant à Bordeaux pour Londres, comme sous-secrétaire d'Etat à la guerre du gouvernement de Paul Reynaud.
Pragmatisme encore, quand il eût l'idée géniale d'utiliser l'Empire colonial comme substitut à la France pour légitimer la notion de « France Libre ».
A cet égard, la colonisation a peut-être sauvé la France, car sans l'Empire colonial qu'aurait pu revendiquer De GAULLE auprès de CHURCHILL et de ROOSEVELT pour justifier sa « légitimité », hormis celle et non des moindres, de membre du gouvernement français, exilé et condamné à mort par PETAIN?
Utopisme quand dans tous ses discours et toutes ses déclarations de 1940 à 1945, il a constamment attribué au peuple français des qualités et des vertus qu'à l'évidence il ne mérite pas.
Il se ravisera quelque temps plus tard à l'épreuve des faits, quant il constatera que les français pouvaient se comporter comme des « veaux »!
Utopisme encore, quand après la fin de la seconde guerre mondiale il a cru que le peuple français lui serait reconnaissant de son pari insensé d'avoir réussi à faire en sorte que CHURCHILL, STALINE et ROOSEVELT considèrent la France comme une grande nation, en lui accordant plus tard un siège permanent au conseil de sécurité de l'ONU, tout en ayant été ignorée à Yalta!
En 1958, il sauvera une nouvelle fois la France du désastre interne d'une guerre civile générée par les socialistes et centristes de la IV ème république, qui ont été incapables de mettre un terme à la guerre d'Algérie, après avoir fait subir à la France l'humiliation de la déroute d'Indochine!
Les principes du gaullisme ont été édictés dans le discours de Bayeux du 16 juin 1946, au point que les fondements de la constitution de la V ème république y sont déjà développés!
Les principes du gaullisme reposent sur l'intervention de l'Etat et sur le sens de l'intérêt général.
L'Etat peut intervenir dans différents secteurs, y compris dans celui de l'économie, en partenariat ou non avec des investisseurs privés.
Certes les données ont changé depuis les années 1960...
La France n'est plus souveraine, mais appartient à un club baptisé « Union Européenne » qui a décidé une monnaie unique et une commission européenne siégeant à Bruxelles.
C'est cette commission de Bruxelles qui détient le véritable pouvoir, ainsi que les établissements financiers et notamment la banque centrale européenne.
Quand De GAULLE décidait une dévaluation du franc ou la création du nouveau franc, c'était un acte qui symbolisait le marqueur de la souveraineté nationale.
Aujourd'hui, l'économie est mondialisée et la concurrence est partagée avec de nouveaux pays appelés « émergents » et qui ne le sont plus, comme la Chine, l'Inde, le Brésil, la Corée du sud, sans compter l'émancipation des ex-colonies françaises d'Afrique du nord qui accueillent le travail qui s'y délocalise à moindres coût au préjudice du développement du travail en France.
A cela, il faut ajouter une immigration qui n'a jamais été véritablement contrôlée et dont les conséquences pèsent sur l'économie nationale.
L'intérêt général est la pierre angulaire des fondements du gaullisme.
C'est la raison pour laquelle le Général De GAULLE est à l'origine du droit de vote accordé aux femmes et à la création de la sécurité sociale en 1946!
Dès 1947, il évoquait également le contrat d'association capital-travail et la notion de participation des salariés à la gestion des entreprises, ce qui eût pour conséquence de mécontenter à la fois le patronat et les syndicats des salariés en raison d'une concurrence inacceptable.
De GAULLE invente l'actionnariat populaire ce qui eût pour conséquence un désaveu majoritaire et explique l'échec du RPF.
En effet, De GAULLE devenait un danger pour tous ceux qui avaient une parcelle de pouvoir, au préjudice de l'intérêt général.
Les intérêts particuliers se liguaient ainsi contre l'intérêt général.
De GAULLE avait une vision d'anticipation de la société et de ses dérives.
Evoquer le « gaullisme social » est un pléonasme, puisque le gaullisme est social.
Aujourd'hui nous assistons à une dégradation des moeurs de notre société, par une succession de démissions individuelles et collectives, ainsi qu'à la faillite des élites.
Plus que jamais, le gaullisme démontre son intemporalité.
Notre société marche sur la tête, il est de bon ton de vouloir restaurer la morale laïque ou religieuse, tout en laissant se déliter les valeurs par une impuissance constatée à neutraliser le trafic de drogues dans les cités devenues zônes de non droit!
Dans ces conditions, comment être cohérent et porter un message d'espoir aux jeunes générations?
Le gaullisme est basé sur la probité, le patriotisme et le sens de l'intérêt général.
Ce sont ces valeurs qui font le plus défaut à notre société.
La constitution de 1958 prévoit du travail pour chaque citoyen, nous sommes loin du compte.
Sans intégration sociale il n'y a pas d'équilibre de notre société.
La précarité sociale gagne du terrain et s'installe durablement, le différentiel entre hauts et bas revenus s'accentue chaque jour davantage.
L'autorité de la France s'affaiblit au niveau international et les références morales du pays se délitent, comme celles dévolues il y a peu aux forces de l'ordre, à la justice, à l'école etc...
Bref, la France connaît des moments difficiles...
Le gaullisme nous ramène à d'autres temps, d'autres générations.
Les élites politiques de l'époque avaient le sens de l'honneur, certains se sont suicidés pour des questions d'honneur ou ont provoqué leur adversaire en duel.
Aujourd'hui rien de tout cela, l'engagement écrit n'est même plus respecté, autrement dit, la signature ne veut plus rien dire!
C'est la chienlit complète.
Voulons-nous présenter ce modèle de société en héritage à nos descendants?
La France perd sa souveraineté nationale du fait des textes européens qui assurent une tutelle discrète mais effective.
Les partis politiques PS et UMP s'associent en votant les mêmes textes européens, ce qui fait dire à Marine Le PEN que c'est l'UMPS!
A t-elle tort de révéler l'évidence qui est la réalité?
De GAULLE a voulu une europe de l'atlantique à l'oural et a initié l'acte fondateur de l'union européenne par le traité franco-allemand de 1963, c'est dire si les gaullistes sont profondément européens, mais pas une europe technocratique qui dicte ses incohérences aux peuples.
La France doit conserver sa souveraineté, c'est à dire son indépendance, donc sa liberté.
De GAULLE a surtout aspiré à une europe des nations.
Il est évoqué la mondialisation des marchés pour expliquer que la donne a changé.
Une France assujettie à une europe supranationale n'est plus la France.
L'europe a toujours connu des modifications de frontières par la succession des conflits pour des conquêtes territoriales.
La France diluée dans une union europénne, a vu successivement son influence internationale se réduire et ses difficultés internes augmenter.
Les lendemains qui devaient chanter après le traité de Maastricht, déchantent aujourd'hui!
Assurément ce n'est pas la solution, à moins que les acteurs de cette mécanique se désintéressent de leur mission, tout en assurant leurs privilèges de manière pérenne.
La cohabitation des élus (parlement) et des technocrates (commission) est une formule hybride productrice d'illusion aliénant un peu plus l'individu.
En résumé, la pratique du gaullisme est un état d'esprit et un comportement qui met au centre de ses actes la probité, le patriotisme et le sens de l'intérêt général.
Imaginons pour rêver, une société ayant comme piliers fondateurs la probité le patriotisme et le sens de l'intérêt général!
Nous avons la faiblesse de penser qu'elle ne pourrait que mieux s'en porter.
Le Général De GAULLE a toujours pensé à une certaine idée de la France, n'a jamais été impliqué dans des affaires politico-judiciaires, pas plus qu'il n'a cédé à la défense des intérêts particuliers qui se font toujours au préjudice de l'intérêt général.
A l'évidence, le gaullisme est d'une acuité moderne, donc intemporelle.