Les syndicats de policiers ne contrôlent pas le mouvement d'humeur qui ébranle les rangs de la Police, et ce, de manière publique sous les yeux des caméras et autres micros.
Le malaise est profond.
Pour quelle raison?
Tout simplement parce-que l'action des syndicats de Police est discréditée.
Les manifestants considèrent que les syndicats font partie du même système que leur hiérarchie.
Par quelles preuves peuvent-ils être convaincus du contraire?
Si les syndicats avaient la confiance de leurs adhérents, nul doute qu'ils auraient contrôlé la situation et que le directeur général de la Police n'aurait pas été conspué comme il l'a été hier soir.
Les policiers qui ont publiquement manifesté leur exaspération n'ont donc aucune confiance dans les syndicats censés les représenter et défendre leurs intérêts.
Si la Police commence à bouger en contestant ceux-là mêmes qui sont installés dans leur hiérarchie, les élus parlementaires, les membres du gouvernement ont du souci à se faire, car comment feront-ils passer les messages d'un certain "ordre public républicain"?
Si les courroies de transmission du pouvoir républicain ne fonctionnent plus comme elles devraient fonctionner, alors le pouvoir est dans la rue et constitue les prémices d'une guerre civile.
S'il veut assurer l'ordre républicain de manière pérenne, le gouvernement se doit de prendre des initiatives pertinentes.
Parmi celles-ci, la démission du ministre ou celle du directeur général de la Police nationale, ou les deux à la fois.
Cette décision appartient à un gouvernement digne de ce nom, à savoir un gouvernement ayant le courage de faire passer l'intérêt général avant les intérêts particuliers.
Nous saurons prochainement quel type de gouvernement dirige la France.